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Lessives et Eaux usées

LE REJET DES EAUX

Comment appelle-t-on l’eau rejetée en fin de traitement dans le milieu naturel ?

Les eaux usées sont les eaux qui à la suite de leur utilisation domestique, commerciale ou industrielle sont de nature à polluer les milieux dans lesquels elles seraient déversées. 

Où va l’eau après son passage à la station d’épuration ? 

Les eaux usées, sont collectées et traitées par une station d’épuration avant d’être rejetées dans le milieu naturel. Après avoir souillé l’eau (wc, vaisselle etc…), l’eau suit un parcours bien particulier. L’eau part dans les égouts en direction de la station d’épuration. En France, les eaux usées sont collectées, acheminées dans des stations d’épuration et dépolluées avant d’être renvoyées dans le milieu naturel. 

Pour être rejetées dans les milieux aquatiques sans provoquer de pollution, les eaux usées issues des zones d’habitation doivent être épurées. Réalisée en station d’épuration en zone d’assainissement collectif, ou grâce à des dispositifs autonomes en zone d’assainissement non collectif, l’épuration permet d’éliminer les matières solides et les substances dissoutes dans les eaux usées. 

Quel est l’intérêt d’assainir l’eau avant son rejet dans l’environnement ? 

L’épuration des eaux usées avant leur rejet est donc indispensable pour réduire les quantités de polluants qu’elle contient. L’eau propre – le nom donné à l’eau après épuration – peut alors être rejetée dans le milieu naturel (généralement une rivière) sans l’impacter. 

Comment séparer les eaux usées des eaux pluviales ?

Deux boîtes de branchement sont installées, à la limite de chaque habitation, pour recueillir leurs eaux : Une boîte de branchement pour les eaux usées qui seront traitées à la station d’épuration ; et une boîte de branchement pour les eaux pluviales renvoyées dans le milieu naturel. 

LESSIVES ET EAUX USEES DOMESTIQUES ET INDISTRIELLES

Selon le Planétoscope, 231 lessives par seconde soit plus de 20 millions de lessives sont faites par jour en France, donc pas moins de 7,3 milliards de lessives par an. Rien qu’en Europe, on produit plus de 3 millions de tonnes de détergents à lessive par an. 

Une fois que vous avez fini votre lessive, elle part avec les eaux usées, le problème c’est qu’elle n’est que très peu filtrée par les stations d’épuration et finit dans l’océan. C’est une pollution qui est le plus souvent invisible, sauf quand l’océan est agité, vous pouvez alors voir une mousse brunâtre à la place de l’écume blanche. Il faut savoir que ce cocktail chimique n’est pas pris en compte dans la mesure de la qualité des eaux de baignade. 

Les lessives sont composées d’une dizaine de produits différents : 

Les tensio-actifs, des adoucissants, et des agents de blanchiment piègent le calcaire. Les adoucissants favorisent l’action des tensio- actifs, ils sont aussi appelés séquestrants, complexants, chelatants ou agents anticalcaires et anti-redéposition.
Les phosphates, EDTA (acide Ethylène Diamine Tétra Acétique), zéolites, citrates facilitent le décollement des salissures et leur permettent de rester en suspension et d’être évacuées avec les eaux de lavage. Un excès de phosphates provoque l’eutrophisation des cours d’eau, c’est à dire leur asphyxie par la prolifération d’algues. L’EDTA est difficilement biodégradable et très toxique pour le milieu aquatique car il fixe les métaux lourds pour former des complexes métalliques très stables, ce qui en fait un poison. 

  • Agents tensioactifs ou surfactants : ce sont les successeurs du bon vieux savon, plus efficaces, mais aussi plus polluants. Certains, comme le LAS (linear alkylbenzene sulfonate), sont très toxiques pour la vie aquatique. L’emploi de LAS est d’ailleurs interdit en Suède.
  • Agents de blanchiment : on utilise généralement deux produits pour obtenir l’effet blanchissant, percarbonate, non nocif, et le perborate, qui lui, est nocif pour l’environnement.
  • Polymère anti-redéposition : pour éviter que les saletés dissoutes dans l’eau ne se redéposent ensuite sur le linge, entraînant une couleur grise, les fabricants utilisent des agents anti-redéposition, tels que CMC (Carboxyméthylcellulose). Cette substance est parfois considérée comme non-écologique, mais dans une moindre mesure que les autres ingrédients.
  • Silicones et composés éthoxylés sont peu biodégradables.
  • Adoucissants et agents complexes : leur but est d’adoucir l’eau pour augmenter l’efficacité de la lessive. Parmi eux, des substances non biodégradables sont les phosphonates, les polycarboxylates ainsi que l’EDTA. Le NTA (nitri-lotri-acétique),lui, est une substance cancérigène. Une fois rejeté dans un cours d’eau, il risque de se lier aux métaux lourds présents dans la vase, ce qui “libère” ces derniers dans l’eau et leur ouvre les portes de notre chaîne alimentaire. 
  • Solvants : il s’agit de substances toxiques telles que les paradichlorbenzène, phénol ou phénols halogènes. 
  • Conservateurs : certaines lessives contiennent du formaldéhyde, une substance reconnue cancérigène.
  • Parfums : de nombreux produits contiennent des muscs, fragrances non biodégradables et véritables fléaux car largement utilisées dans l’industrie. D’autant plus inacceptable qu’il existe des solutions de rechange. 

EAUX USÉES ET STATIONS D’EPURATION : COMMENT ÇA MARCHE ?

Eaux usées et stations d'épuration

Le problème du compostage

Sur le papier ce compostage est parfait. On mélange des boues avec des déchets verts. Les déchets verts permettant d’aérer ce mélange favoriseront le travail des bactéries et en feront un produit « noble » destiné à amender les sols. Sauf que pour être vertueux il faudrait que dans ce procédé, les déchets verts et les boues soient irréprochables. Ce qui est loin d’être le cas. 

Les déchets verts viennent en partie des déchetteries, qui en réceptionnent beaucoup depuis l’interdiction du brulage. Ces déchets ne sont pas contrôlés à réception dans les déchèteries. Ces sont donc des déchets souillés de tout ce qui peut s’ajouter lors des tontes et des coupes qui arrivent dans les usines de compost. Plastique, caoutchouc, métaux ferreux et non ferreux, goudron, béton, poussières diverses etc. Lorsqu’ils arrivent dans les centres de compostage, si les déchets doivent servir à faire du compost en sac pour le commerce, ils sont débarrassés de leurs « contaminants visibles » Les composts destinés à l’épandage agricole sont souvent bruts ou mal triés et contiennent les déchets cités plus haut. 
Mais d’autres déchets sont autorisés dans l’élaboration du compost. Provenant d’usines pharmaceutiques, d’usines de cuir et de la fourrure, d’usines de chimie, de cimenteries, d’abattoirs, etc. La liste est longue. Elle fait 10 pages. 

Pour les boues : le grand public croit qu’il s’agit seulement des excréments séchés. Les gens ignorent que dans de nombreuses stations d’épuration (à réseau unitaire), est traité tout ce qui transite dans les égouts. Les excréments (qui contiennent des antibiotiques, des œstrogènes et même des virus), les produits lessiviels, les produits d’entretien, les eaux des éviers.
Mais à ces effluents ménagers s’ajoutent les eaux de pluies (avec tous ce qu’elles contiennent), les eaux de ruissellement des toitures, des parkings, des rues, du nettoyage de ces rues, des nettoyages des sols dans les entreprises, les ateliers, les restaurants etc. Et s’ajoutent parfois les boues de stations d’épurations de certaines usines, et pas seulement des usines agroalimentaires. 

Depuis la Covid, le législateur interdit l’épandage direct des boues issues des STEP et oblige l’hygiénisation. Encore faut-il que celle-ci soit irréprochable. Ce qui est loin d’être le cas. Ces composts étant très souvent élaborés naturellement sans apport de chaleur, cette hygiénisation n’est pas toujours atteinte, ce qui ne permet pas la destruction de tous les « polluants » dans le produit fini. Souvent la maturation est trop courte. Pour élaborer du nouveau compost et produire plus, elle se termine en tas dans les champs des agriculteurs, des semaines, voire des mois avant épandage.
Les odeurs pestilentielles qui se dégagent des ces composts agricoles sont la signature d’un produit mal élaboré et font partie du rejet par la population de ces épandages. Car le compost bien fait ne sent rien, à part la terre.
Un sac de compost commercialisé sent bon, un tas stocké sur un terrain agricole pue. L’élaboration devrait être la même mais par profit il n’en est rien. 

Ce sont ces méthodes qui ont plombé la filière. Plus des recherches récentes qui émettent des doutes quant à l’innocuité du produit, même normé.
La transformation des boues en compost est une activité lucrative, pas un acte philanthropique. Les usines sont très souvent des filiales de grands groupes, souvent acteurs dans le traitement de l’eau. Une concurrence féroce existe entre eux. 

COMPOSTAGE DES BOUES D’EPURATION (du 14 SEPTEMBRE 2021)

L’article L. 541-38 du code de l’environnement, créé par l’article 86 de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi Antigaspillage), prévoit que les boues d’épuration et les digestats de boues d’épuration peuvent être traitées par compostage, seules ou en mélange avec des structurants, à condition que l’opération permette d’améliorer les qualités agronomiques des boues ou des digestats. Ce projet de décret vient préciser les conditions vérifiant l’amélioration des qualités agronomiques. 

L’article 1 créé une nouvelle section au code de l’environnement qui définit les conditions dans lesquelles et boues d’épuration et les digestats de boues d’épuration peuvent être traités par compostage conjointement avec d’autres matières utilisées comme structurants. 

Cette section définit dans un nouvel article R. 543-310 les différents termes employés, notamment la notion de structurants et de déchets verts. Elle impose dans un nouvel article R. 543-311 aux structurants, boues et digestats de boues de respecter, avant compostage, les critères d’innocuité en vigueur applicables pour l’utilisation au sol de ces matières par plan d’épandage. 

Si l’article 86 de la loi Anti gaspillage introduit de façon générale, dans le but d’améliorer les caractéristiques agronomiques des boues et digestats de boues, la possibilité d’avoir recours sur les plateformes de compostage à d’autres matières utilisées comme structurants et issues de matières végétales, les déchets verts en tant que biodéchets ont vocation à d’abord permettre le traitement par compostage des autres biodéchets (déchets alimentaires) ou de leurs digestats, dont le tri à la source doit avoir été généralisé au plus tard au 31 décembre 2023 par le service public de gestion des déchets et les établissements privés et publics.

Ainsi, il convient donc de limiter la quantité de déchets verts mélangés aux boues afin d’en préserver le gisement pour la valorisation des biodéchets et être ainsi en capacité de répondre des exigences de l’article 22 de la directive 2008/98/CE relative aux déchets modifiés.

La masse de déchets verts utilisés dans le mélange est limitée par un nouvel article R. 543-312, dans un premier temps à : 

  • 80% de la masse de boues ou digestats de boues utilisée dans le mélange,
  • 45% à partir de 2024
  • 30% à partir de 2027

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